OMELIE / Omelie FR
15 set 2019 15/09/2019 - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année C
15/09/2019 - 24ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année C
“Dans ton immense bonté, efface mon péché !” Cette prière du psaume pourrait résumer le message des trois lectures : l’homme est pécheur, Dieu est miséricordieux ; l’homme se ruine la vie avec ses propres péchés, Dieu veut le guérir des conséquences de ses fautes ; l’homme essaye de fuir Dieu, qui vient nous chercher parce qu’il se rappelle de sa bonté et il sait que nous sommes incapables de nous récupérer nous-mêmes.
A’ Moïse, Dieu révèle la gravité du péché du peuple : il n’y a d’autres façon de se rendre compte que le fait de savoir que cela fait mériter la destruction. Moïse, qui reçoit cette révélation, démontre d’avoir appris la miséricorde de son Dieu : il intercède, en effet, pour le peuple, et, rappelant à Dieu ses anciennes promesses, il en invoque le pardon. Et Dieu pardonne encore les péchés des hommes !
Mais, le péché existe-t-il ? Cette parole n’est plus utilisée. Aujourd’hui on utilise des paroles comme « négativité » et « positivité » : l’homme sentirait le poids du mal et du bien sans en être responsable. Cette mentalité a ses racines dans l’orient (bouddhisme), et dans les groupes New Age. Elle ne reconnaît pas Dieu comme une Personne capable de parler et écouter, mais elle le conçoit comme une énergie, et l’homme, une partie (un morceau !) d’une telle divinité. A’ l’intérieur de l’homme, unité et pouvoirs divins seraient encore cachés, donc il doit s’efforcer e les découvrir avec des exercices (yoga et respiration) particuliers. En cette façon de voir les choses, il ne peut y avoir de la place pour le « péché » : en effet, il est une action générée par une orientation contraire à l’amour, à la volonté et à l’enseignement de Dieu le Père. Celui qui ne connaît pas l’amour du Dieu biblique ne peut définir « péché » aucun de ses propres actes. Le fait que l’on n’utilise pas le terme « péché » est un signe d’ignorance du Père et du Fils, signe de l’absence de la lumière du Saint Esprit.
Aujourd’hui, nous écoutons Moïse qui parle du péché, cause de tous les maux de son peuple ; ensuite le psaume demande miséricorde pour le péché, qui génère trop de souffrances. Jésus, avec trois paraboles, décrit les dynamiques du péché, ses conséquences et le seul remède possible. Il est écouté par des « pécheurs » et épié par ceux qui se retiennent en sécurité. Ses paroles ont un message pour les uns et pour les autres : les pécheurs doivent se convertir, répondre avec l’amour à l’amour de Dieu, mais ceux qui se retiennent « en sécurité » aussi doivent se convertir : ceux-ci doivent accueillir dans leur propre coeur le même amour que Dieu le Père a envers tous, même envers ceux qui peuvent sembler perdus. L’homme qui n’a pas en soi cet amour ne peut plaire à Dieu, il ne peut être en communion avec lui !
Jésus nous décrit le péché comme l’attitude du fils aimé qui prétend d’utiliser les biens du père pour s’en aller vivre comme il veut en écoutant ses propres instincts, un fils qui prétend de vivre une vie à lui, en sortant de la communion de tous les membres de la famille. Péché est ce désir d’indépendance, l’indépendance de celui qui ne veut pas écouter Dieu ! Cette indépendance génère une solitude insupportable. En effet, les biens de ce monde, prétendus avec prépotence du Père, ont une durée limitée et ne peuvent substituer son amour, ni réussir à faire naître la communion avec les hommes.
Le remède ? L’homme ne le possède pas. Ou mieux, le remède, le seul possible, c’est de retourner au Père et à sa famille. Le remède est de se rappeler de son amour sans frontières, rentrer en soi même, reconnaître ses propres erreurs, programmer le retour avec humilité, chercher la rencontre. Le Père est capable de donner un remède, il le désire même avec tout son cœur, de remplir la solitude du fils. Il jouit donc du retour du fils, comme le pasteur jouit pour la brebis retrouvée et comme la femme fête avec ses amies quand elle récupère la dramme perdue.
Le Père envoie le Fils Jésus à notre rencontre afin que nous puissions nous orienter dans le retour ! Aujourd’hui, nous contemplons ce désir du Père, nous nous laissons attirer par la fête qu’il sait préparer pour chacun de nous, nous retrouvons son amour. Avec une majeure prise de conscience, nous professons notre foi en un Dieu qui n’est pas une Idée ni une Energie, mais une personne vivante, attentive, qui nous désire comme ses amis, une personne qui court à notre rencontre pour nous embrasser ! Nous professons la foi dans le Père qui nous attend : il nous a donné la vie et nous estime au point de nous rendre ses collaborateurs de son amour éternel, destiné à tous les hommes du monde. Il nous aime tellement qu’il veut surpasser les obstacles que nous lui présentons avec notre péché. L’ouverture confidentielle de Saint Paul dans la deuxième lecture nous encourage à désirer cette rencontre avec le Père, à le vouloir avec toutes nos forces !
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