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En Lui est la vie

EN LUI EST LA VIE

 

“La Vie s'est manifestée, nous l'avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous est apparue."

(1 Jn 1,2)

 

Dans l'Evangile de Jean c'est d'une façon surprenante que nous approchons Jésus.

Jésus est le Verbe de Dieu tendu vers le Père et il nous entraîne, nous aussi, en son mouvement d'amour obéissant, filial, confiant.

Nous sommes ainsi transformés, illuminés, vivifiés. Jésus est aimé par le Père et il doit devenir notre seul point de repère: c'est ainsi que nous vivons, nous aussi dans le cœur du Père comme êtres aimés et qui aiment.

don Vigilio Covi

 

 

1. AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE

 

C'est ainsi que commence l'Evangile de St Jean, ouvrage riche et profond: c'est la première phrase d'une multitude de révélations et de stupeurs successives et entrelacées: c'est pour cela peut-être que cette phrase, ainsi que beaucoup d'autres, échappe à notre attention, à notre "rumination"; nous passons trop vite à ce qui suit.

Nous voulons nous arrêter pour répéter cette brève expression sans aller plus loin:

AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE.

Avant de le répéter encore tachons d'accueillir le sens des mots: commencement, Verbe.

Le terme "au commencement" nous porte de nouveau à penser au passage ouvrant l'Ecriture: "Au commencement Dieu créa le ciel et la terre!

L’Evangéliste Jean ne fait pas de la polémique avec la Bible, au contraire! Il a accueilli et nous transmet une lumière, ultérieure. Pourquoi Dieu créa le ciel et la terre? Par quoi y a-t-il été poussé? Vers quel horizon s'adressait-il? Où veut-il porter toute la création? Au commencement : c'est un mot par lequel, à cause de notre superficialité, nous nous laissons porter en arrière dans l'histoire, mais en réalité, c'est une parole qui voudrait nous ouvrir à des significations plus vastes et profondes.

"Commencement": c'est ce à quoi Dieu le Père s'adresse chaque fois qu'il agit, c'est le terme de comparaison, le modèle, la raison de son action.

 

A la base de toute intervention de Dieu, donc même de la création de ma vie, le modèle et la seule raison était et est encore "le Verbe".

Le terme latin 'Verbe" veut traduire un mot grec que, plus qu'à l'aide d'un vocabulaire, nous pouvons comprendre par l'amour et I’expérience.

Le Verbe c'est "la Parole". Mais qu'est-ce que la Parole? Lorsque nous voulons exprimer notre amour ou une décision d'amour qui engage notre vie, les mots ne suffisent pas. Nous en employons quelques-uns mais nous nous apercevons que le son qui sort de nos lèvres n'est qu'un tout petit signe de la plénitude de notre cœur qui veut se communiquer. Le baiser semble mieux exprimer nos sentiments car c'est un signe qui exige le sentiment et le corps, non seulement l'intelligence. Le terme "logos", Verbe, nous fait penser à la plénitude du cœur de Dieu qui veut se communiquer, se donner, sexprimer et nous rejoindre. C'est une plénitude qui est limitée par les mots, même si ceux-ci deviennent utiles et nécessaires. Le Verbe est ce qui est en Dieu, ce qu'il veut nous donner, ce qui précède toutes les paroles. Dieu communique sa plénitude ! II a des intentions, un projet à Lui, une volonté qui est amour car Lui-même est l'Amour.

 

AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE

A la base de tout il y avait et il y a l'amour que Dieu offre et communique! La substance exprimée par les mots. La vie de Dieu qui est un don, un don qui prendra les caractères d'une personne humaine pour pouvoir être accueilli par le cœur de l'homme: ce don, la Parole qui est dans le cœur de Dieu, prendra les traits de Jésus!

Il exprimera et manifestera dans sa vie d'homme toute la plénitude du projet d'amour du Père !

AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE.

Je ne peux ouvrir les yeux sur aucune réalité sans voir l'amour de Dieu qui se communique ! Sans remercier! Je ne peux me lever le matin sans que mon cœur se souvienne de ce premier projet de Dieu qui attend d'être réalisé même dans ma journée, par mes mouvements intérieurs et extérieurs, par mes rencontres avec les personnes et les choses.

Je ne peux ouvrir ma bouche et parler sans savoir que ce que je dis, le ton de ma voix, est destine à communiquer ce "Verbe" qui était et est au commencement.

 

AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE.

Jésus est au commencement de chaque geste d'amour que Dieu a pour moi et pour le monde entier. Il doit rester au commencement et pendant chacune de mes actions; ainsi ma vie participe à la réalisation du projet du Père, à la manifestation et à la communication de son Amour!

 

Père très saint je t'adore et t’exalte car dans tes agissements tu as toujours eu comme principe ton amour et ton projet d'amour qui prend le nom de Jésus! Aujourd’hui encore et toujours tu ne réagis pas à mon péché et à ma pauvreté, mais tu continues à t'en tenir à ce qui était "au commencement", à ce qui sort de ton cœur saint et miséricordieux, à ton fils mort sur la croix.

Je te remercie parce que je ne vois jamais ta face courroucée mais je peux la contempler toujours compatissante car tu te rappelles de ton amour qui, au commencement, t'a conduit à former avec ton amoureuse sagesse tout ce qui existe.

Ton verbe qui était au commencement se réalise aujourd'hui aussi dans ma vie, s'exprime et devient visible à travers moi.

Gloire à toi qui, au début de chacune de mes journées et de chacune de mes relations humaines et cosmiques, mets ton verbe, ton désir et ton acte d’amour, ton Jésus!

 

 

2. "Et le Verbe était auprès de Dieu" (Jn 1,1)

 

L'image de Jésus au ciel et assis à la droite du Père peut donner une impression de statisme, d'immobilisme, d'une vie autonome. Même l'expression "auprès du Père" peut nous faire la même impression, comme si le Fils, jouissant d'un pouvoir égal à celui du Père, vivait indépendamment, bien qu'auprès de Lui.

L'expression de St Jean ne doit pas avoir ce sens. Le mot "auprès" veut traduire un terme grec qui exprime orientation, désir, attention. "Et le Verbe était tourné vers le Père, entièrement penché vers Lui".

La Parole, le Projet de Dieu, le don de son amour total est entièrement orienté au Père.

De cette façon d'"être penché" nous observons l'attention, le désir de lui plaire, le vouloir se conformer entièrement à sa volonté, réaliser ses désirs, un amour si fort qu'il narrive pas à observer autre chose que Lui. Le Verbe était penché sur Dieu. Jésus était et est penché vers le Père.

Ce mouvement révèle tout le secret de la vie de Dieu. Dieu est amour, amour qui continue à s'offrir soi-même en un mouvement circulaire qui n'arrive jamais à arrêter son attention, son regard et son désir sur soi!

Dieu qui se donne c’est le Père qui engendre son Fils unique - unique car le Père se donne entièrement, non en partie -; le Fils est seul amour qui se donne en réalisant complètement seul le désir du Père.

Le mouvement de Iun vers l'autre c’est l'Esprit d'amour pur, libre, total, saint et sanctificateur, vivant et vivifiant !

Dans la réalisation de cet "auprès" nous voyons toute la beauté et la grandeur et la différence par rapport à la vie dont nous faisons l'expérience dans nos rapports réciproques. Le péché, l'orientation à notre propre personne influencent ceux-ci ; ils rendent malades le cœur, le regard et la pensée: on souffre et on fait souffrir. Nous devons remplir notre regard de cet "auprès", observer avec attention et désir le mouvement du Verbe vers Dieu, du Fils vers le Père.

Cette contemplation est le remède, le salut, la grâce qui nous transforme. Jésus, par sa vie cachée à Nazareth et son acheminement public jusqu'au Gethsémani et au Calvaire, rend possible notre contemplation.

C'est Lui le Verbe, le projet d'amour du Père devenu visible, perceptible par nos sens. En l'écoutant, en l'observant, en jouissant de sa proximité, notre chair repliée sur soi-même commence à être purifiée, libérée: elle devient capable de s'apercevoir de la Présence et de la disponibilité du Père à nous accueillir et de son désir de nous voir devenir ses collaborateurs.

Lorsqu'en nous commence à se manifester ce nouveau "mouvement", nous découvrons d'être déjà enveloppés et pénétrés par l'Esprit vivifiant et sanctificateur! La vie éternelle entre dans notre pauvreté et faiblesse. En restant faibles et pauvres, l'humilité, qui est accueil du tout-Puissant, se fraie un chemin en nous.

 

LE VERBE ETAIT AUPRÈS DE DIEU

Le Verbe ne pense jamais à soi-même, il est penché vers le Père. C'est le but de notre conversion nous oublier nous-mêmes pour atteindre toi mon Dieu, qui est aux cieux toujours présent et impossible à atteindre ; lorsque je reste en ce mouvement humble et attentif à toi, en m'oubliant moi-même, alors tu vis déjà en moi!

Alors ton Verbe devient réel, véritable, joyeux, même dans ma chair!

Gloire à toi, Dieu d'amour.

Gloire à toi, Verbe oublieux de soi-même et penche vers le Père. Gloire à l'Esprit qui procède du mouvement de l'un vers l'autre sans que s'interrompe l'amour qui fait de vous un don!

 

Le verbe était "auprès" de Dieu!

 

 

3. ET LE VERBE ETAIT DIEU

 

Cette expression complète la première présentation du "Verbe", du don d'amour exprimé par Dieu. Le Verbe était Dieu.

C'est une phrase qui résonne scandaleusement aux oreilles de celui qui pense connaître Dieu par sa propre intelligence. Il dit: "Dieu est unique, Dieu est un seul, Dieu n'est pas divisé".

Ce sont là des affirmations vraies, saintes. Elles ne doivent pas toutefois fermer notre cœur à ce Dieu unique au moment où il veut nous révéler de plus près son être et sa vie. Nous ne croyons pas à notre intelligence et à notre logique quand nous parlons de Dieu ou nous pensons à Lui, mais nous croyons à Lui et en Lui. Il peut nous dire plus que ce que notre raisonnement suppose.

 

Le VERBE ETAIT DIEU.

Le Verbe n'est pas un autre Dieu en opposition au Dieu unique, ce n'est pas un second Dieu. Il était Dieu dès le commencement.

Suis-je présomptueux à vouloir continuer? Qu'il me pardonne et qu'il me donne la Sagesse pour que la lumière qui m'a frappé puisse t'atteindre aussi. Notre Dieu, le Dieu vrai, le Dieu unique est Amour. Quand il nous rencontre, c'est ainsi que nous en faisons l'expérience, avec l'amour! Par ce terme "amour", nous exprimons le don gratuit de soi-même! Dieu se donne, il se donne lui-même. Lorsque Dieu "fait", c'est en Dieu qu'il "fait", c'est-à-dire non à moitié mais complètement!

Dieu se donne entièrement, sans faire le vide en soi parce que celui qui aime ne fait pas le vide en soi! L'amour qu'on donne ainsi est plénitude de divinité, totalité d'amour, c'est... Dieu donne. Dieu donne... Dieu!

 

Ce que Dieu exprime de sol et par soi, c'est-à-dire le Verbe, son amour donne, c’est l'amour total, c'est Dieu. Cela ne pourrait pas être autrement. Nous, qui employons des mots venant de nos expériences simples et quotidiennes et universelles, nous donnons à Dieu qui se donne le nom de Père et à Dieu qui est l'amour donne le nom de Fils.

Ce sont là des termes plus proches de notre cœur et notre cœur peut illuminer l'intelligence. Dieu est Père et son Fils est Dieu. Le Père nous aime en nous donnant son Fils. Il se manifeste Dieu pour nous lors-qu'il nous donne le Fils. Le Fils nous aime en nous entraînant dans sa réponse au Père, en nous faisant connaître Dieu comme le Père pour nous. Ainsi moi aussi, toi aussi, nous entrons dans le mouvement de Dieu en devenant "Dieu". Nous restons hommes, créatures pauvres mais participant à l'Amour. L'image de Dieu commence à apparaître en nous, l'image de Dieu, de Dieu le Père et le Fils.

C'est un mystère grand et incompréhensible, source de joie pour tous ceux qui ne vivent pas pour eux-mêmes et qui commencent à exclure l'égoïsme de leur vie. Sur eux repose l'Esprit que le Fils reçoit du Père alors qu'il est engendré comme Amour, l'Esprit que le Fils soufflé sur nous pour nous purifier, comme premier pas de notre entrée dans sa Vie.

 

LE VERBE ETAIT DIEU.

 

Merci, Père, car tu te donnes en engendrant ton Fils! Merci

Pour la participation de ta vie, d'être Dieu, à ton Fils engendré!

Il est ta gloire. Il est la manifestation de ton amour. Il est la sainteté parfaite et la parfaite miséricorde.

C'est pour nous, mon Dieu, que tu te fais appeler Père et fils car notre cœur est petit et notre intelligence est incapable dapprocher ta pureté.

Nos mots imparfaits peuvent nous rapprocher de toi qui es parfait, lorsque tu déverses en nous ton feu d'amour, ton Esprit pur et simple, doux et pauvre.

Merci, Jésus, Verbe Dieu, que nos mains peuvent toucher, nos yeux peuvent voir, Notre oreille percevoir.

Parle-moi aujourd'hui, montre-moi les voies de l'amour, toi qui es Dieu, Verbe de Dieu!

 

 

4. TOUT A ETE FAIT PAR LUI

 

Le cantique de frère Soleil, prie par St. François d'Assise dans le petit jardin de St. Damien, est devenu universel. Par ce cantique le saint bénit le Seigneur pour toute créature, même pour la mort à laquelle nul homme n'échappe! C'est un chant qui rend notre regard pur en nous habituant à voir toute la réalité, y compris ses aspects douloureux, comme un instrument de la manifestation d'amour de Dieu.

François n'a pas fait autre chose que de traduire dans sa situation de douleur - il était presque complètement aveugle, souffrant, incommodé et harcelé continuellement par les rats- le cantique des trois jeunes gens rapporté dans le livre de Daniel (3,52-90). Ces trois jeunes gens aussi se trouvaient dans une situation mortelle, dans la fournaise de feu: ils commencèrent à louer Dieu en invitant toutes les créatures à ce chant de bénédiction. Toutes les créatures deviennent une raison de louange, toutes, même celles desquelles nous nous plaignons continuellement: les pluies et les brouillards, le feu et la chaleur, le froid et le gel, la lumière et les ténèbres, même les monstres marins. Tout et tous sont appelés à louer le Seigneur, sont motifs de gratitude pour le croyant. Le croyant voit partout Dieu à l’œuvre.

 

TOUT A ETE FAIT PAR LUI.

Ce que Dieu a appelé à vivre, il l'a appelé de sa Voix, de la voix du Verbe. Partout où je pose mon regard je vois quelque chose qui a à faire avec le Verbe de Dieu, avec son projet d'amour, avec la manifestation du profond de son être qui se donne et se communique.

 

TOUT A ETE FAIT PAR LUI.

Son empreinte donne de la valeur à toutes les créatures, elle donne à tout évènement la signification du salut et de la gloire.

Je peux ne pas comprendre, je peux ne pas goûter la beauté et ne pas trouver d'intérêt à quelque chose qui me touche: mais c’est là le signe que ma cécité n'est pas encore guérie, le signe que je suis encore en partie poussé par mon amour-propre, par ma chair.

Quand je serai devenu en tout serviteur obéissant de l'Esprit, désireux du Royaume de Dieu, amoureux du Père, alors mes lèvres pourront s'ouvrir en tous moments à la louange, à la bénédiction. Même au moment de la douleur et de la mort.

 

TOUT A ETE FAIT PAR LUI

Toute chose participe au mouvement d'amour qui répond à l'amour du Père. Tout est au service du Verbe.

Je vois ce service de toutes les réalités à l'amour, c'est pourquoi je peux louer! Mais la meilleure louange c'est le regard pur de mes yeux, purifiés des intérêts matériels et charnels, et qui voient désormais seulement la gloire de Dieu.

Mes yeux ne me mènent pas à la plainte, à la médisance, au grognement, ils n'ont plus un air triste. Car ils voient que "tout a été fait par Lui".

Même la paix qui en découle et mon sourire entrent en ce "tout" et en donnent le plus efficace des témoignages.

 

Gloire à toi, Père, qui crées avec amour et manifestes amour à travers tes créatures.

Merci, Verbe de Dieu, fils Jésus, qui as mis ton empreinte d'amour sur tout et en tout, même sur la douleur, même sur la mort. Sans toi je ne comprendrais rien du tout! Gloire à toi, Saint Esprit, qui purifies mes yeux pour qu'ils voient partout l'amour qui répond à l'amour du Père.

Je te bénis pour cette journée qui m'attend. Je te loue pour les contretemps et pour ce qui est désagréable à mon corps: c'est là ton amour qui me purifie et me libère.

Je te loue pour le sourire et le service des frères que je rencontre, fleurs multicolores et parfumes de ton jardin.

Tout a été fait par lui !

 

 

5. EN LUI ETAIT LA VIE

 

La vie dont on parle ne concerne pas la vie du corps qui a besoin d'air et d'eau, de nourriture et de mouvement. Dans cette vie matérielle doit trouver place un autre genre de vie qui nous permet de nous sentir réalisés, aimés et capables d'aimer. Cette "vie" là ne nous est pas donnée moyennant l'abondance de nourriture ou d'amusement, ni par la richesse et le succès de notre travail. C'est pour cela que souvent et même toujours l'homme tache de s'engager au maximum de ses énergies car il pense trouver la satisfaction qui donne un sens et une plénitude à sa vie. C'est une illusion.

L'homme n'est jamais content. Il cherche, il trouve et il cherche encore. Il n'est jamais rassasié de richesses et de succès, jamais las d'amusements et de plaisirs. Où est la Vie? Où est-elle cachée? Peut-elle être atteinte? On l'a appelée Utopie, on l'appelle Futur, mais on ne l'approche jamais.

 

EN LUI ETAIT LA VIE!

Le secret est révélé à ceux qui lèvent leur regard humble à leur Créateur. Dieu le Père ne peut nous refuser la Vie! Il nous a faits capables de la porter, II veut être un Père pour nous justement parce que nous portons en nous sa Vie.

 

EN LUI ETAIT LA VIE

Dans le Verbe, en cet amour sorti du Père et qui est tout penché sur Lui: voilà où est la Vie, la Vie pour moi et pour toi.

En Jésus - Dieu de Dieu- était et se trouve la Vie. A celui qui a commencé à accueillir Jésus avec amour, il n'est pas nécessaire de le répéter. Lui-même s'aperçoit qu'avec Jésus en soi on vit. Avec Lui en nous notre existence commence à reposer. Plus de grandes attentes anxieuses, plus de frustrations, plus de tristesses, témoignages de vide et d'insatisfaction. Le visage de celui qui accueille Jésus est joyeux. Avec Lui en nous nous apercevons d'être aimés, voulus et cherchés par le Père.

 

EN LUI ETAIT LA VIE.

Pour moi et pour toi. Je ne mets plus mon espoir dans la réalisation de rêves et de désirs: ils me ramèneraient en arrière, dans la mort. Et je ne veux pas te donner l'occasion d'espérer et de désirer des choses, des évènements, des promotions, des progrès même spirituels.

Je te tromperais. Là ne se trouve pas la Vie. La Vie ce n'est pas toi qui la conquiers. La Vie peut seulement t'être donnée et tu peux seulement l'accueillir en toute humilité en t'ouvrant au Très-Haut.

La Vie, qui peut rester toujours en toi jusqu'à te conduire dans le Royaume de Dieu, c’est Jésus, ce Jésus qui vit penché vers le Père en toute obéissance.

Pour toi aussi la Vie c’est Jésus qui s'offre continuellement à la Volonté de son Père. La Vie c’est Jésus qui embrasse, porte la croix sur laquelle il monte. De Lui jaillissent le sang et l'eau d'où tu peux, toi aussi, naître et grandir. Voilà la Vie. Si je ne te conduis pas à Jésus je te trompe. Si tu ne me conduis pas à Jésus tu me trompes.

En dehors de Lui, le vide. Je te le répète. Va à Lui, toujours à Lui. Dans la souffrance, dans la déception, dans l'amertume de l'incompréhension de la part de ceux que tu aimes et auxquels tu fais du bien, va toujours à Jésus et reste obstinément avec Lui.

 

En lui était la vie

Je te remercie Seigneur Jésus. Quand je viens à toi je ne suis jamais déçu.

La seule désillusion elle est en moi, c'est moi ; bien qu'ayant expérimenté que tu es la vie, je reviens continuellement à mettre mon espoir dans des évènements, des changements économiques et politiques, dans des œuvres à réaliser, dans des buts à atteindre.

En toi seul j'ai trouvé la vie et malgré cela je présente encore à mes frères des buts matériels comme s'il s'agissait de sources d'eau tandis que ce ne sont que des récipients qui se vident.

C'est toi, Jésus, la vie.

Tu es la vie de Dieu pleine, éternelle.

Avec toi dans mon cœur je ne désire plus rien. Plus rien ne me sert.

Tu es la paix, la sérénité, l'abandon au Père. Ma vie avec toi atteint le sens que Dieu même me donne: son temple, son instrument, son Fils!

Merci, Jésus.

EN LUI ETAIT LA VIE.

 

 

6. LA VIE ETAIT LA LUMIERE DES HOMMES

 

"La ville peut se passer de l'éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l'a illuminée et l'Agneau lui tient lieu de flambeau."

La description de la ville qui descend du ciel, qui est le don de Dieu aux hommes, comporte ce détail : c’est une ville qui, en ce qui concerne la lumière, ne dépend ni du soleil ni de la lune. Les chrétiens ne se font pas illuminer par des lumières naturelles qui sont instables et qui produisent toujours des ombres. La lumière du soleil disparaît et s'alterne avec celle incertaine de la lune: il en est de même pour les "lumières" venant de la pensée et de l'expérience des hommes, de leurs découvertes, de leurs exigences, de leurs intuitions; ce sont des "lumières" instables, qui s'alternent, qui donnent lieu à des ombres dangereuses et douloureuses. Tout temps et tout peuple qui se laisse conduire par une de ces "lumières" arrive à être écrasé par la nuit et s'imagine pouvoir vivre dans l'attente de quelque autre lumière montant à l'horizon.

La lumière définitive et stable, celle qui peut juger ou ignorer les autres lumières, c'est la "Vie". C'est la lumière qui éclaire l'homme et son chemin, plus encore: c'est la lumière qui illumine la face de l'homme pour qu'il puisse être reconnu un "homme"; c'est la "Vie".

Cette vie c'est celle qui est en Lui, dans le Verbe penché vers Dieu. La vie c'est Jésus: "Je suis la vie!". Jésus, par le fait d'être entièrement orienté au Père, dépendant de Lui et désireux de le faire connaître, est par conséquent la lumière des hommes. Les hommes peuvent être reconnus tels seulement lorsque leur face reflète la vie qui est en Jésus.

"Même le plus parfait parmi les fils des hommes, s'il lui manque la sagesse qui vient de Toi, on le comptera pour rien". (Sg 9,6)

"Moi, Lumière, je suis venu dans le monde" (Jn 12,46). La vie vécue par Jésus, rendue visible par Lui à nos yeux, c’est la lumière pour moi, pour toi. Nous tachons de baser nos choix et nos décisions sur nos raisonnements, sur une sagesse et science que nous possédons parce que nous sommes intelligents et capables de tirer des conséquences logiques. Mais ce n'est pas la vérité. Nous sommes beaucoup plus influencés et dépendons de ce que nous voyons autour de nous, de ce qui est vécu par les gens de notre époque, plutôt que de nos idées libres. Nous nous laissons conditionner même par les modes qui se répandent vertigineusement.

Ce fait nous rend attentifs à Jésus, à sa vie, à son expérience terrestre, pour que ce soit Lui, seulement Lui qui détermine et influence nos façons de penser. C'est Lui qui est la Vie sans germe de mort !

La vie est lumière. La vie des hommes se présente comme lumière, mais c'est une lumière qui trompe. La lumière véritable et stable, celle qui ne change pas, c’est la vie que Dieu nous offre en son Fils unique. La vie des saints - qui ont incarné la sagesse de Jésus - nous offre une aide, stimulation et force intérieure beaucoup plus efficaces que les grands raisonnements théologiques. Nous l'avons souvent expérimenté! Les grands sermons que je prépare avec de beaux raisonnements logiques n'aident pas autant que de petits exemples de vie vécue. Le raisonnement n'a pas de force en soi, la vie en a! C'est parce que la Parole de Dieu s'est faite chair et non raisonnement.

La vie est lumière des hommes.

 

Seigneur Jésus, en regardant ta croix, je trouve la force d'espérer, d'aimer, de croire.

en te regardant sur la croix je reçois la lumière pour vivre sans désespérer les moments ou la douleur et la mort tentent d'arracher la vie de ma chair.

ta vie est lumière dans la vallée sombre, ta vie dans le désert est lumière qui donne un sens à ma solitude, ta vie d'amour pour les pécheurs est lumière qui dirige mes pas parmi les hommes,

ta vie d'attention pour les plus petits est lumière qui me rend agréable le fait d'être bon à rien, ta vie à Nazareth, village perdu au milieu des montagnes, est lumière qui donne de la valeur à ma vie cachée et, d'après moi, improductive.

Jésus, la vie est lumière même lorsque c'est moi qui la vis. Les expériences d'amour gratuit du Père, que tu sèmes dans mes journées, sont lumière qui me montrent avec quelle confiance et quelle joie je peux encore vivre dans ton obéissance!

Jésus, Parole vivante qui éclaire mon chemin vers le Père!

 

7. LA LUMIERE LUIT DANS LES TENEBRES.

 

On dirait que c’est là une affirmation banale. Bien sur, la lumière est le contraire des ténèbres et où la lumière entre l'obscurité n'existe plus. Mais l'affirmation n'est plus banale si à l'image nous remplaçons la réalité. Jésus se trouve dans un milieu hostile. Il luit et illumine les faces tournées vers lui, mais sa présence ressort sur une foule ennemie, une foule hostile.

La valeur de cette phrase et sa signification nous la percevons mieux en pensant à l'heure du Gethsémani et à l'heure du Calvaire. En ces occasions la vie de Jésus est tellement différente par rapport à ce qui l'entoure qu'on peut bien l'appeler lumière dans les ténèbres. Jésus en ces ténèbres est lumière: en cette absence totale d'amour, II est le Dieu de l'amour!

Pour qu'on puisse voir que Jésus est lumière, il faut qu'il soit plongé dans les ténèbres. Pour pouvoir reconnaître en Jésus la plénitude de la vie divine et pour pouvoir découvrir avec nos yeux que Dieu est amour il faut qu'il soit entouré, écrasé, frappé par la haine.

L'amour luit dans une mer de haine de même que "la lumière luit dans les ténèbres".

Les ténèbres sont donc nécessaires pour que la lumière puisse se manifester aux yeux des hommes.

"Il faut que le monde sache que j'aime le Père et que je fais ce que le Père m'a commandé" (Jn 14,31). Comment le monde peut-il savoir? Le monde reconnaît l'amour lorsqu'il y a la haine. Le Père peut savoir à chaque instant que son Fils l'aime mais le monde en veut les preuves. La preuve que le monde veut c’est la preuve de la douleur, de la souffrance, de la mort.

"Tendons des piéges au juste puisqu'il nous gène et qu'il s'oppose à notre conduite; il nous reproche nos fautes contre la Loi et nous accuse de fautes contre notre éducation... Il proclame heureux le sort final des justes et il se vante d'avoir Dieu pour Père. Voyons si ses dires sont vrais; expérimentons ce qu'il en sera de sa fin.

Si le juste est fils de Dieu, il l'assistera et le délivrera des mains de ses adversaires, éprouvons-le par l'outrage et la torture afin de connaître sa douceur et de mettre à l'épreuve sa résignation. Condamnons-le à une mort honteuse puisque, d'après ses dires, il sera visite”. (Sg 2,12.16-20).

 

La lumière luit dans les ténèbres.

Ce qui est valable pour Jésus est valable également pour moi qui suis appelé à être, avec les autres chrétiens, "lumière du monde". Je suis lumière du monde lorsque je porte en moi la vie de Dieu, son amour pur et désintéressé, le reflet de son "Verbe" éternel!

Quand puis-je l'être? Toujours, naturellement! Mais quand les gens peuvent-ils s'en apercevoir? C'est lorsque je n'ai en face de moi que des situations négatives, des contretemps, lorsque s'abattent sur moi l'incompréhension et la haine des hommes, la solitude, la maladie, la médisance et même la calomnie. En ces situations je peux offrir mon amour, je peux faire de ma douleur une offrande.

C'est alors que les gens, qui sont habitués à réagir à ces réalités d'une façon violente ou désespérée ou résignée, peuvent voir en moi la lumière ou bien ils peuvent ne voir rien de nouveau. Ces situations me sont données, ou accordées ou permises pour que je puisse devenir un don de lumière pour les hommes qui sont encore dans l'obscurité, pour ceux qui ne s'aperçoivent pas encore que Dieu est amour. En ces situations j'exerce ma qualité de missionnaire, je suis appelé à répandre comme lumière Iamour qui sauve; ainsi les hommes sont obligés d'apercevoir qu'au monde il existe encore quelque chose qui ne lui appartient pas, quelque chose qui vient du dehors, d'en Haut.

Par conséquent lorsque je me trouve en des situations négatives ou de souffrance, je devrais m'en réjouir, oui, parce que Dieu m'estime digne et me donne l'occasion de révéler son Amour, sa vie lumineuse.

Finalement c'est en ces situations que peut s'accomplir à travers moi ce que chaque jour j'ai demandé, je demande et je désire: "que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne arrive".

J'ai dit "je devrais" malheureusement parce que je n'en suis pas encore capable. C'est spontanément que je me plains, que j'évite ou je tâche de sortir vite des ténèbres parce qu'il me coûte d'être lumière en elles. Toute fois je "devrais".

Moyennant ton aide, ton exemple, ton soutien et par la force de ta prière, quelquefois bien sur je réussirai.

Merci, mon frère!

 

La lumière luit dans les ténèbres.

Merci Seigneur Jésus! Dans ta lumière je vois la lumière. Dans la clarté de ta lumière je trouve le chemin tour répondre à l'amour du Père, pour porter un peu de cet amour dans le monde qui t'est hostile et qui ne cherche que la vexation. Tu es lumière, Jésus, et avec toi je deviens moi aussi lumière et plusieurs seront sauves. Aie pitié de moi, sauve-moi !

Gloire à toi, Lumière qui luit dans les ténèbres des siècles.

 

 

8. LES TENEBRES NE L'ONT PAS SAISIE.

 

"Les ténèbres s'en vont et la véritable lumière brille déjà". C'est St Jean qui l'écrit dans sa première lettre (2,8b). Les ténèbres ne sont pas destinées à durer longtemps, elles ne possèdent pas la force de la fidélité. La lumière, par contre, qui ne cause pas la peur, vit de la puissance de la vérité qui -bien que lentement- avance en transformant la réalité menaçante en un lieu serein, calme, actif. Les ténèbres ne veulent pas accueillir la lumière, c'est là la première tentative de l'homme qui n'aime pas. Il garde, justifie et cherche des raisons de prouver sa haine ou son refus. Il n'aime pas la lumière, il n'aime pas Jésus. "Quiconque commet le mal, hait la lumière et ne vient pas à la lumière de peur que ses oeuvres ne soient démontrées coupables" (Jn 3,20). C'est-à-dire: quiconque fait le mal hait Jésus et ne vient pas à Jésus afin que ses oeuvres ne soient pas révélées. Jésus est vraiment la lumière qui "révèle les pensées intimes de bien des cœurs" (Lc 2,35), comme a dit Siméon à Marie. En face de la lumière que dégage Jésus tout le comportement de l'homme apparaît dans sa vérité entière: même la vanité et l'orgueil de l'homme par lesquels plusieurs soutiennent leur honnêteté ou bâtissent la charpente de leurs vertus!

II ne faut donc pas s'étonner si beaucoup de monde, beaucoup de personnes importantes, ne s'approchent pas de Jésus. Elles craignent, même inconsciemment, que tout ce qui fait que les hommes les applaudissent soit révélé dans ses dimensions véritables, et que les nombreuses et grandes "bonnes actions" soient tout d'un coup dévalorisées étant l'instrument ou le fruit de la gloire humaine, de l'orgueil, d’œuvres iniques!

La lumière n'est pas accueillie par les ténèbres. Les ténèbres peuvent cacher ; dans les ténèbres l'homme peut être estimé important par les autres, mais auprès de la source lumineuse il apparaît tel qu'il est en vérité, petit, faible, pareil aux autres, riche seulement -si c’est le cas- de dons desquels il est redevable. Il ne vient pas à Jésus, il ne s'y approche pas celui "qui fait le mal", celui qui est un collaborateur du Mauvais: et ce pourrait être même quelqu'un qui paraît un bienfaiteur de l'humanité! Celui "qui fait le bien", s'il vient à la Lumière, s'il vient à Jésus, peut se révéler comme quelqu'un "qui fait le mal"!

Seulement "qui fait la vérité" vient à la lumière! Celui qui veut faire resplendir la gloire invisible de Dieu, qui veut rendre visible à travers sa vie la face invisible du Père, celui-ci vient à la lumière, celui-ci vient à Jésus! Et il y vient avec une telle constance qu'il veut rester toujours uni à Lui car il ne veut rien exprimer de soi mais tout de Lui. "Qui fait la vérité" veut s'offrir pour être un miroir limpide reflétant la lumière, l'amour et la sagesse de Celui qui est cache aux yeux charnels de l'homme.

Par conséquent "qui fait la vérité" a besoin de retourner continuellement à Jésus qui est vérité afin de remplir de Lui ses yeux, sa bouche, son cœur! Les ténèbres ne l'ont pas accueillie!

Cela ne m'étonne plus. Je veux seulement être si attentif qu'il n'y ait plus dans ma vie des moments où j'accueille mon raisonnement ou les élucubrations des esprits intelligents plus facilement que la parole et la voix de Jésus. Ce serait un mauvais signe, le signe que les ténèbres pénètrent dans ma vie. Je ne peux plus mesurer ma distance des ténèbres en regardant mes "bonnes" actions, mais plutôt en regardant ma proximité de Jésus!

Les ténèbres ne l'ont pas accueillie!

Mais les ténèbres ne l'ont quand même pas étouffée! C'est une autre traduction de la même phrase. Les ténèbres n'ont pas étouffé la lumière. Désormais la Lumière resplendit. Bien que les ténèbres mettent en exécution menaces, indifférence, calomnie, mensonge, violence et mort, elles n'arrivent pas à éteindre la Lumière.

 

J'ai confiance qu'en moi aussi, Jésus, tu ne puisses être étouffé, réduit au silence, passé dans l'indifférence. Je suis venu à toi, tu as décelé beaucoup d'ombres dans ma vie et tu les as effacées. Il y en a encore mais je continue de venir à toi, de rester auprès de toi, de vivre en ta présence jusqu'à ce que ta lumière aura le dessus.

Jésus, mon Seigneur, ma lumière et mon salut, aie pitié de moi.

Je te glorifie, toi qui es la vérité de Dieu. Je suis seulement un pauvre homme qui veut te rendre visible à tous afin que tous puissent s'apercevoir de ton amour humble et lumineux.

Je te glorifie, lumière de Dieu, mon ami Jésus!

 

 

9. ILY EUT UN HOMME, ENVOYE PAR DIEU, SON NOM ETAIT JEAN.

 

Après avoir concentré son attention sur le mouvement intérieur de la vie divine et sur sa pénétration progressive parmi nous comme Lumière, l'évangéliste nous conduit tout à coup à observer un homme. L'amour, la vie, la lumière de Dieu ont besoin d'un homme.

Dieu, l’inaccessible et lumineux, se sert d'un homme, il l'envoie dans les ténèbres tel un soupirail qui fait entrevoir l'approche de la lumière. Cet homme n'est pas nimporte qui, ce n'est pas un homme quelconque. Dieu se sert d'un homme bien précis, qui porte un nom qui l'identifie.

Ce nom est toutefois un rappel continuel de celui qui l'envoie; c'est un message qui fait prévoir une époque de salut. "Son nom était Jean". Jean signifie "Dieu est clément"! Cet homme est un don de Dieu, il est l'annonce de la bonté de Dieu, de son amitié pour les hommes emportés dans les ténèbres.

Cet homme est un rappel au Dieu vrai, au Dieu de l'amour, ami de l’homme. Par son nom, reçu comme un don et une révélation, Jean est l'annonce en même temps de l'intention positive de Dieu et de la négativité de l'homme.

L’homme est pécheur, il est réellement tombé, hors du chemin, incapable d'atteindre son salut intermédiaire et final; il peut cependant compter sur la positivité de Dieu qui désire et veut la paix, l'harmonie et la réalisation de l'homme. Lorsqu'on dit "Dieu est clément" c'est tout cela que l'on veut dire !

L'homme envoyé par Dieu est donc un "ange", messager de cette double réalité. Et Jean, par son comportement et ses paroles, explicitera dans sa vie cette vérité. En se retirant dans le désert, en vivant une vie austère, en portant simplement des tuniques en peau, comme Dieu avait couvert la nudité d'Adam et d'Eve après leur péché, Jean proclame que l'homme est pécheur, que l'homme dans la société - peut-être sans s'en apercevoir- se trouve en des situations lointaines des intentions de Dieu. L'homme s'est donné des façons de vivre commodes, faciles: mais si d'un côté celles-ci éloignent le souvenir de sa misère, de l’autre elles aggravent la souffrance de beaucoup de frères car elles les exploitent pour son bien-être.

En oubliant d'être pécheur l'homme rend encore plus grave son péché. Jean, en vivant dans le désert, se libère de la tentation d'opprimer les hommes, d'exploiter leur présence. Il acquiert ainsi la liberté de clamer les incongruités de tous, pauvres et riches, esclaves et patrons. Tandis qu'il rend l'homme conscient de son péché, il ne lui laisse pas le temps de se désespérer: il lui donne la possibilité de la purification, il remet le pécheur dans la communion avec Dieu en le plongeant dans l'eau ceux qui veulent passer de nouveau de l'esclavage à la liberté. L'égoïsme rend esclaves, Dieu est l'ami de l'homme qui le libère en le rendant capable d'aimer.

Jean est vraiment envoyé par Dieu. En aidant l'homme à se rendre compte de son éloignement du Dieu de l'Amour, il l'aide à attendre le véritable salut.

En aidant l'homme à reconnaître son péché il l'aide à se mettre à attendre son rédempteur, à connaître le besoin urgent de son salut, à désirer la liberté des esprits d'orgueil et de vanité qui l'ont poussé dans une impasse d'exploitation et de dépendance qui rend immorale chacune de ses actions, même celles qu'on considère "bonnes": celles-ci aussi sont le fruit de l'orgueil et de la présomption!

 

L'ange qui annonce à l'homme sa misère et son salut doit être vraiment une norme, un homme concret en chair et os, cache et révélé par des peaux d'animaux. S'il s'agissait d'un ange sans chair, on le considèrerait une illusion ou bien la jalousie d'un dieu offensé.

Dieu envoie un homme pour dire, par le cœur d'un homme, qu'il veut enlever les hommes du fumier et les porter sur des sièges de gloire: "Dieu est clément"!

 

Merci, Seigneur Jésus! Tu t'es fait précéder par la voix pénétrante, forte et déconcertante d'un homme pour nous rendre prêts à écouter la parole douce et indulgente qui sort de tes lèvres divines. Tu nous as fait attirer dans le désert, dans le dépouillement et la privation pour que nous puissions entrer parmi les hommes accompagnés par toi afin que nous ne restions plus écrasés par leur force et leur savoir.

Tu nous as montré la clémence de Dieu pour que nous ayons le courage de venir à toi pour nous lier à l'amour qui se laisse crucifier! Gloire à toi, Seigneur Jésus!

 

10. IL VINT POUR TÉMOIGNER, POUR RENDRE TEMOIGNAGE A LA LUMIERE AFIN QUE TOUS CRUSSENT PAR LUI.

 

Le Verbe de Dieu n'est pas une idée, n'est pas quelque chose d'impersonnel, n'est pas une aventure réservée à ceux qui sont intelligents et capables de pénétrer la réalité avec leur pensée. Il se prépare un chemin concret parmi les hommes, tous les hommes, au moyen d'un homme concret car Lui aussi, le Verbe, s'est fait chair.

L'homme envoyé par Dieu, qui porte le nom révélateur du rapport d'amour et de bonté clémente de Dieu envers l'homme pécheur, Jean, est un témoin. Il est le témoin, seulement un témoin. Le témoin est grand, il est important, il est nécessaire, mais il n'est pas la réalité. Le témoin a un rôle d'intermédiaire. Il doit garantir d'avoir vu par ses propres yeux et d'avoir entendu par ses propres oreilles. Mais Jean est un témoin encore plus fort. Par sa vie orientée vers celui qui doit venir, il manifeste que Celui-ci réalise vraiment la tache annoncée.

Bref, Jean, en vivant comme il vit, manifeste que Jésus est vraiment "Jésus", c'est-à-dire le salut de Dieu.

Jean n'a pas besoin de l'approbation des hommes pour être heureux, ni du succès parmi les personnes "importantes" pour être dans la joie. Il jouit à la voix de l'Epoux.

Il se sent pleinement réalisé par la présence de Jésus. Jésus est comme le soleil qui illumine la lune et Jean est comme la lune. Tu la vois et tu peux dire en toute certitude qu'il existe le soleil et que le soleil est lumineux et chaud et grand, bien qu'il n'ait pas rejoint ton horizon.

Tu vois et tu entends Jean: tu peux donc être certain de la proximité de la Lumière, du Verbe de Dieu. Il vient pour témoigner la lumière. La voix de Jean attire les hommes à Dieu, il les prépare à l'écoute du Père , il éveille en eux le repentir et le changement de leur vie; celui qui lui prête attention commence un chemin nouveau, un chemin de liberté, d'obéissance à un Dieu imprévisible quelques jours avant. Il témoigne que le chemin annoncé dans le désert est le chemin vrai qui te conduit à la maison, la maison de ton Père, de ce Père dont tu portes continuellement dans ton cœur le rappel. Toi-même et moi aussi, bien que pécheur, pouvons reconnaître par des résonances intimes que Jean est le témoin de la Vérité: Celui qu'il annonce c'est notre Sauveur!

Ce rôle de Jean, grand et humble, sévère et joyeux, est pour moi très précieux car moi aussi je le personnifie. Du moment où j'ai joui de Jésus, de l'instant où j'ai été illuminé par sa Gloire, depuis qu'il a rencontré mon regard, ma vie est devenue une petite ... lune! Une lune qui, même si ce n'est pas une "pleine" lune, témoigne la présence du Soleil! Je suis donc précieux pour le Verbe de Dieu parce qu'il reçoit un témoignage de ma part. Ce qui est singulier c’est qu'il ne reçoit pas un témoignage par ce que je fais, mais par ce que je suis devenu grâce à Lui. Il ne reçoit pas un témoignage par ce que je fais, mais par ma façon de vivre, ma façon d'agir. Il est la lumière, je suis illuminé par Lui. Ceux qui me voient peuvent remonter à Celui qui m'illuminé! Ainsi quelqu'un arrive à croire en Lui. Ma vie fondée sur Jésus attire plusieurs à se fonder sur Lui; et dans les moments de tentation, je suis moi-même aidé par eux.

Je témoigne pour toi, tu témoignes pour moi, nous tous ensemble nous témoignons pour le monde entier. Plusieurs ont cru et ont été par conséquent sauvés par le témoignage de Jean. Sa "folie", sa pauvreté et son ascèse ont porte à Jésus beaucoup de cœurs humbles.

 

Que je puisse moi aussi être fou pour toi, Jésus!

Qu'on me considère fou, peu importe. Dans mon désert ceux qui sont appelés au salut trouveront le témoignage que toi, Jésus, tu remplis la vie et tu la sauves, tu délivres de l'esclavage de ce qui est éphémère, de ce qui ne dure pas.

Tu es la lumière Jésus, tu es la vie! Tu es l'homme véritable, tu es mon Dieu!

Je remercie Jean qui a accepté de se faire fou et petit pour toi pour que tu puisses être grand pour moi. Je remercie Jean qui, par le fait d'être seulement le témoin de la lumière, me montre la position que moi aussi je dois hériter et assumer vis-à-vis des hommes: un doigt qui t'indique toi, Jésus, Voie, Vérité et Vie!