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OMELIE / Omelie FR

15 ago 2019
15/08/2019- Assomption au ciel de la Sainte Marie 

15/08/2019 - Assomption au ciel de la Sainte Marie 

Première lecture     Apocalypse 11,19; 12,1-6.10     du Psaume      44

Deuxième lecture   1Corinthiens  15,20-26              Évangile         Luc 1,39-56

 

“Le sanctuaire de Dieu s’ouvrit dans le ciel et l’arche de l’alliance apparut dans le sanctuaire!” Avec cette image commence la première lecture de la solennité d’aujourd’huy. Dans le premier Temple, celui de Salomon, une caisse de bois recouverte d’or contenait les tables de la Loi consignée par Dieu à Moïse, un vase avec de la manne ramassée dans le désert après la sortie de l’Égypte et quelques autres objects sacrés. Le peuple d’Israël, quand il avait avec soi l’arche de l’alliance, se sentait en sécurité, comme si Dieu même eut été présent. Elle était gardée dans le Saint des saints : personne donc ne pouvait la voir sinon le grand prêtre. Maintenant, étant le Sanctuaire ouvert, tout le monde peut la voir, tout le monde peut jouir de ce signe de la présence du Dieu Très Haut. On pourrait dire que Dieu ne cache plus sa propre présence, maintenant tout le monde peut s’approcher à lui !

L’Arche de l’alliance est un des titres que les chrétiens ont attribué à Marie depuis très longtemps. Quand le Ciel s’est penché sur la terre, c’est elle qui a porté en soi le corps - c’est-à-dire la présence physique - de celui qui est appelé le Fils du Très Haut, Fils de David, Fils de l’homme, Fils de Dieu ! Dans le corps de Marie la présence de Dieu même ! Vraiment une arche qui contient en soi l’accomplissement de l’alliance de dieu avec l’humanité, c’est-à-dire son amour ! Jésus est l’amour avec lequel le Père « ha tellement aimé le monde » ! Lui même a appelé son propre sang « mon sang de l’alliance ». Il a été dans le corps de Marie, qui a participé ainsi à sa sainteté, et nous pourrions nous pousser même à dire de sa divinité !

Le rappel à l’arche est accompagné d’une image qui présente une femme qui accouche persécutée. Avec cette image, le Seigneur nous veut révéler l’histoire de l’Église, mais notre pensée doit d’abord aller à celle qui, la première, a donné vie au Fils « destiné à gouverner toutes les nations » ! Certainement c’est son Fils au centre de l’attention et le motif pour lequel elle même a été choisie par Dieu. Le but de sa vie et de tout son service est le Fils, Fils de Dieu, sauveur des hommes, roi qui instaure le règne de Dieu sur la terre ! Dieu, à ceux qui le servent avec amour, donne toujours une récompense, comme Jésus même a raconté dans plusieurs paraboles, il a même dit que ceux qui le servent, le Père les honorera ! Sur ces promesses est fondée l’origine de la fête d’aujourd’huy.

L’honneur que le Père réserve à la mère de son Fils, serveuse obéissante et fidèle, est un honneur digne de celui qui l’attribue !

L’honneur que Dieu donne pourra être seulement une médaille ou bien au contraire une récompense concrète, pleine, éternelle, digne de Dieu ? Sommes - nous capables, nous, de penser à quelque chose de mieux de ce qu’il peut avoir pensé lui ?

Marie, comme l’arche de l’alliance, reçoit tous les honneurs et reçoit le même destin de ce qu’elle porte en elle ! Nous n’avons aucune difficulté donc à accueillir la nouvelle que Marie partage avec Jésus la grâce que son corps ne soit pas corrompu dans le sépulchre. Le don gratuit fait par Dieu à Marie, nous de l’Église latine, nous l’appelons l’Assomption au ciel ; les orientaux donne un autre nom à ce mystère : Dormition de Marie ! Ce privilège donné à elle est, comme toutes les réalisations de la volonté du Père, un don pour nous, pour tous les chrétiens et pour tous les hommes. Nous jouissons de voir accomplie et rendue glorieuse la Mère, qui a été donnée à nous aussi comme une Mère ! Nous jouissons et nous recevons de la force de persévérance pour notre espoir parce que ce dont jouit la mère est richesse et consolation et fierté des fils.

Donc, aujourd’huy, nous faisons la fête, nous chantons à celle que notre Père a honoré. Elle a porté en son corps la plénitude de la divinité ! Nous chantons avec elle la miséricorde du Père, la beauté de sa fidélité et de son amour aux pauvres et aux pécheurs, nous chantons avec elle notre reconnaissance à Dieu qui regarde à l’humilité de ses serviteurs. Nous chantons avec elle, parce que nous aussi nous avons été choisis pour porter en nous la personne de son Fils : nous nous nourrissons aujourd’huy aussi de son Corps, et de cette façon nous devenons nous aussi royalement une arche de la nouvelle alliance de Dieu avec les hommes ! De Marie, nous apprenons la joie et la fidélité pour vivre cette grâce avec une reconnaissance joyeuse et incessante, plutôt que comme un engagement pesant !