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OMELIE / Omelie FR

09 feb 2025
09/02/2025 – 5ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C

09/02/2025 – 5ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C

1ère lecture Isaïe 6,1-2.3-8 Psaume 137 2ème lecture 1Corinthiens 15,1-11 Évangile Luc 5,1-11

« Je rends grâce à ton nom pour ta fidélité et ta miséricorde » : c'est ainsi que le psaume entre les lectures nous fait prier. Et toutes les lectures d'aujourd'hui nous aident à rencontrer la miséricorde du Seigneur, fidèle à ses promesses.

Isaïe a peur de voir la gloire de Dieu : il a peur de mourir parce qu'il se rend compte qu'il est pécheur et qu'il fait partie d'un peuple de pécheurs. Il sait que la pureté et la sainteté de Dieu ne sont pas à la hauteur du péché de l'homme. Son propre péché l'empêche de s'offrir immédiatement et généreusement pour accomplir la mission à laquelle Dieu lui-même l'appelle.

Dans cette situation de componction et d'humilité, Dieu lui fait faire l'expérience de la purification. Un ange brûle ses lèvres qui, par des paroles infidèles, ont donné au péché l'occasion de se manifester. Le prophète fait ainsi l'expérience que nous n'avons pas la possibilité de nous purifier, mais que nous avons toujours besoin de l'intervention de Dieu. Et Dieu intervient ! Il n'est pas jaloux de sa sainteté ; au contraire, il nous en fait participer. Purifiés par son feu, nous pouvons nous mettre à sa disposition pour dire sa Parole, si nécessaire aux hommes et aux peuples.

L'expérience de Simon est semblable. Il ne pense pas à son propre péché, mais lorsqu'il se rend compte que la présence de Jésus à ses côtés est la présence même de Dieu, Seigneur de la terre et de la mer, alors il se réveille, il reconnaît sa propre distance par rapport à lui, c'est-à-dire son propre péché.

Comment Simon Pierre est-il parvenu à cette connaissance ? Il y est parvenu par un acte de foi obéissant : « Sur ta parole, je jetterai mes filets ». Il avait travaillé toute la nuit sans résultat, puis il avait prêté la barque à Jésus, non pas pour pêcher, mais pour qu'il puisse transmettre son enseignement à tous, et enfin il lui avait fait confiance, en obéissant à l'ordre qui, selon lui, sur la base de son expérience, serait resté infructueux. Il a dû être très difficile pour Pierre de jeter à nouveau ses filets, qui plus est à un moment où les pêcheurs sont certains de travailler en vain, et, encore une fois, en suivant les instructions d'un Nazaréen qui n'avait jamais travaillé sur le lac.

« Sur ta parole » : voilà la nouveauté. La Parole de Jésus n'est pas la parole de l'homme. La Parole de Jésus est un fondement sûr, c'est une vérité qui n'a pas besoin d'être vérifiée, c'est une certitude.

Le fruit de l'obéissance à la Parole de Jésus, quel est-il ? Est-ce un filet plein de poissons, qui remplit un bateau, ou plutôt deux bateaux, au point qu'ils risquent de couler ? Non. Le fruit de l'obéissance à la Parole est le fait que Simon se jette aux pieds de Jésus et se reconnaît pécheur. Voilà le miracle : l'homme reconnaît Jésus envoyé par Dieu, s'humilie devant lui, confesse sa situation de pécheur, se jette à ses pieds et attend sa Parole.

Voilà le miracle dont nous sommes témoins dans cette page d'évangile, voilà le miracle que la Parole accomplit aussi aujourd'hui dans nos cœurs et dans notre communauté.

Ce miracle est celui qui a également eu lieu dans le cœur de Paul, qui, malgré les difficultés qu'il a endurées pour l'amour de l'Évangile, s'est reconnu comme le plus petit de tous, le premier des pécheurs. Il me fait comprendre que se reconnaître pécheur n'est pas un malheur, mais au contraire le point de départ pour expérimenter et jouir de la miséricorde du Père, et pour être appelé par Jésus à collaborer avec lui.

Lui, Paul, avait persécuté l'Église : tout mon péché est de persécuter l'Église. Quand les paroles sortent de ma bouche sans foi, quand mes pas vont dans des directions contraires à Dieu, quand mes pensées sont remplies de futilité, quand mon temps s'écoule sans signifier le salut pour personne, quand je n'offre pas mes actions au Père, ou quand je fais même ce qu'il ne peut pas approuver, je persécute l'Église.

Devant l'amour de Jésus, je reconnaîtrai que je suis pécheur, et je demanderai à l'Église de me donner le pardon qu'il a mis dans son cœur et sur ses lèvres. Je deviendrai apte à travailler dans le royaume des cieux !

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