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OMELIE / Omelie FR

08 mar 2020
08/03/2005 - 2ème Dimanche de Carême - Année A

08/03/2005 - 2ème Dimanche de Carême - Année A

  1. lecture Génèse 12,1-4a du Psaume 32/33 2. lecture 2Timothée 1,8b-10 Evangile Mathieu 17,1-9

 

La croix est continuellement présente dans les pensées et le cœur de Jésus, à tel point que même dans de nombreuses icônes que nous présentent Marie avec l'Enfant, ils représentent Jésus en regardant déjà les anges qui lui offrent les instruments de la passion : flagelles et couronne d'épines, clous et croix. Et aussi l'épisode raconté par l'Évangile d'aujourd'hui, qui nous le présente alors qu'avec trois disciples il monte la montagne pour prier, est une continuation de cette contemplation. En fait, le fruit de sa prière sera la certitude de sa résurrection des morts. Matthieu ne nous dit pas les détails ni de sa prière ni de ses dialogues avec Moïse et Élie et avec les disciples. Cependant, nous savons par d'autres évangélistes qu'il a parlé de la croix, de sa mort sur la croix. Il n'a jamais pu l'ignorer ou l'oublier.

Jésus a porté trois disciples loin de tous pour prier : il a su trouver pour soi même et pour eux le temps et le lieu adapté par une action qui doit donc être importante pour nous tous. En cette Carême, serai-je capable de dédier une journée pour accompagner Jésus dans la prière, loin de mes problèmes de chaque jour, tout seul ou avec quelqu’un de ses disciples ?

La prière lui a transfiguré le visage : n’est-ce donc pas vrai que celui qui prie devient plus beau, plus lumineux ? Je ne m’étonne donc pas de ce fait : Jésus est avec le Père d’une façon parfaite, avec un amour parfait, en s’offrant d’une manière parfaite, et donc son visage reflète toute la lumière divine ! Les disciples voient près de Jésus les hommes, les amis de Dieu, qui pour Dieu sont toujours vivants : ce n’est pas un rêve, c’est la réalité, au point qu’ils parlent avec lui. De quoi parlent-ils ? C’est Saint Luc qui nous le dit : ils parlent de son « exode », c’est-à-dire de sa sortie du monde pour aller près du Père ! Descendant de la montagne puis Jésus reprend le discours avec les trois disciples, qui toutefois ne savent pas intervenir, ils ne comprennent pas, ils sont choqués ! Ils sont restés très surpris pour la splendeur, pour les deux personnages qu’ils n’avaient jamais vus avant, pour le nuage, pour la voix qui vient du haut, mais encore plus pour la conclusion que fait Jésus. Il ne parle pas de gloire humaine, de succès, d’accueil de la part des chefs du peuple ; au lieu de cela, il parle de résurrection d'entre les morts.

Nous sommes en train de vivre le Carême, un temps de préparation au baptême ou à la rénovation de notre adhésion à ce Dieu au nom duquel nous sommes baptisés. L’évangile d’aujourd’hui nous porte à accomplir des pas concrets, avant tout dans la prière, sans laquelle il est impossible de supporter le chemin de la fidélité à Jésus. La prière nous aidera à rester à l’écoute de sa voix et à vivre en obéissant à sa parole, comme la voix qui résonne du haut nous a dit.

Cette obéissance est sans doute une croix pour nous, elle nous coûte, parce que nous sommes fermés et liés par les cordes de notre égoïsme, de l’influence des façons de vivre dans le monde qui nous entoure, par les tentations du malin : vivre de façon nouvelle nous coûte cher, cela nous procure de la souffrance. L’apôtre Paul nous exhorte justement à souffrir pour l’évangile sans avoir peur : c’est la façon avec laquelle nous pouvons manifester notre reconnaissance envers le Seigneur Jésus, qui nous a sauvés et appelés. Il nous a sauvés des influences du monde et du malin et il nous a appelés à être fils de Dieu avec lui ! De cette façon, nous expérimentons notre bénédiction, celle qui a déjà été promise à Abraham, invité par Dieu de laisser les sûretés pour suivre ses indications. L’obéissance confiante d’Abraham a rejoint son point culminant avec Jésus, qui en est la bénédiction, non seulement pour le peuple qui est sa descendance, mais pour tous les peuples, donc pour nous aussi !

Que le Seigneur nous donne, comme fruite de l’Eucharistie d’aujourd’hui, de pouvoir rendre plus vivantes notre prière et notre obéissance. La lumière du visage de Jésus resplendira aussi sur notre visage et nous comblera de la fatigue qui nous éprouvons pour le suivre !