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OMELIE / Omelie FR

27 ott 2019
27/10/2019 – Dimanche 30ª du Temp Ordinaire - Anno C

27/10/2019 – Dimanche 30ª du Temp Ordinaire - Anno C

1ª lecture Sir 35,12-14.16-18 du Psaume 33 - 2ª lecture 2Tim 4,6-8.16-18 Évangile Luca 18,9-14

 

Jésus continue à nous enseigner la prière. On se souvient très souvent de cela dans l'Évangile selon Luc : en fait, il commence son histoire en nous présentant tous les gens en prière dans le temple et le termine par la prière de louange à l'Église, le peuple de Dieu réuni par Jésus ! Le Seigneur lui-même, une douzaine de fois dans cet évangile, est présenté alors qu'il se retire, seul ou avec ses disciples, dans des lieux solitaires pour prier ; demandé, il enseigne volontiers la prière qui plaît au Père, celle qui nous obtient le Saint-Esprit !

Dimanche dernier, il nous a demandé avec une parabole de toujours prier, sans nous fatiguer, de maintenir notre confiance en notre Père, de ne même pas rêver de nous tourner vers quelqu'un d’autre, dans l’espoir de recevoir son aide. Aujourd'hui, nous écoutons une autre parabole que Jésus a dite à ceux qui se considèrent comme justes et, se croyant créanciers devant Dieu, ils se permettent de semer des jugements sur les autres. Cette parabole nous offre l’occasion d’examiner notre prière ou, mieux, les sentiments que nous ressentons pendant la prière.

Nous observons les deux hommes décrits par Jésus : le premier est dévoué et également digne de ses bonnes œuvres. Il prie en se regardant, en se faisant plaisir et en se confrontant aux autres. Il n'a rien à se reprocher, rien à demander à Dieu, aucun désir de le faire aimer. L'autre, cependant, sait qu'il a besoin du pardon des hommes et de Dieu : il n'essaie pas de se confronter à des personnes plus mauvaises pour trouver une raison de se justifier et de rester calme, mais il est confronté à la sainteté et à la miséricorde de Dieu. De cette façon, il espère recevoir le pardon dont il a besoin pour sa paix. Cet homme rencontre Dieu, qui se voit considéré, désiré et attendu. En fait, Dieu a toujours promis de l'amour et de la miséricorde à l'homme contrit, à ceux qui ont le cœur blessé, aux humbles qui se tournent vers lui, aux pécheurs qui souhaitent changer leur vie, à ceux qui reconnaissent leur péché.

Jésus conclut l'histoire de la parabole des deux hommes en prière avec son jugement. Il sait que Dieu regarde le cœur de l'homme et il est donc certain que celui qui se reconnaît pécheur jouit de la bienveillance du Père. Cet homme s'est mis à la bonne place, la place des humbles, de ceux qui ont besoin de salut, de ceux qui attendent et sont capables d'accueillir le Fils, la place de ceux qui donnent du poids au don que Dieu offre au monde. Cet homme, véritablement pécheur puisqu'il se reconnaît, réussira à accueillir Jésus dès qu'il aura entendu parler de lui et se réjouira de le rencontrer. Comme Zachée à Jéricho, j'essaie de le faire aussi tous les jours.

Je réalise alors que, quand je reste conscient de mon péché et de mon indignité, je suis plus ouvert à la compréhension des autres, plus ouvert au pardon, capable de chercher et de trouver des excuses pour les fautes et les péchés de ceux qui me font souffrir ou me font exercer patience sur la patience.

En plus de la parabole de Jésus, la lecture de Sirach me donne aussi envie d’être humble, de garder un cœur contrit. "La prière des humbles pénètre les nuages", dit l'auteur sapientiel. La prière des humbles continue à monter même lorsque le ciel n'est pas vu, même s'il semble que cela soit fermé et que personne ne l'écoute. Les humbles persévèrent dans la prière et leur cœur reste attaché à Dieu, ne désespère pas, même dans les moments de sécheresse ou d'oppression, de solitude ou d'inutile apparente.

La confiance que donne saint Paul à Timothée jaillit précisément dans un moment de difficulté, de grande souffrance : l'apôtre, qui est en prison, se voit abandonné par certains de ses amis. Il participe également à la passion du Seigneur pour cet aspect. Comme Jésus avait été abandonné par ses disciples, il se bat maintenant seul. L'humilité qui grandissait dans son cœur de se rappeler ses péchés, comme il nous le rappelait lui-même il y a quelques dimanches, l'aide à pardonner aux hommes et à ne faire confiance qu'au Seigneur, qui lui donne la force de continuer à proclamer l'évangile de Dieu. Il est certain d'avoir atteint la fin de son voyage sur la terre : il aime avoir persévéré dans la foi et il aime de pouvoir attendre le prix promis par Jésus à ceux qui restent en lui. Il termine sa vie par la prière de louange à Dieu, une prière qui le rassure d'entrer dans le royaume éternel, où tous les enfants aimés du Père sont attendus.

Je remercie Jésus qui m'a appris à prier, il m'a appris à faire de la prière un moment de ma conversion plus vrai et plus sûr. Si je me convertis à lui, ma vie devient missionnaire pour la conversion du monde entier.