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OMELIE / Omelie FR

28 apr 2019
28/04/2019 - 2ª Dimanche de Pâques - C

28/04/2019 - 2ª Dimanche de Pâques - C

De la Divine Miséricorde ou In Albis

1ª lecture At 5,12-16 * Psaume 117 * 2ª lecture Ap 1,9-11.12-13.17.19 * Evangile J 20,19-31

 

Jésus est mort et ressuscité, mais il n’est plus normalement visible aux hommes. Toutefois, le fruit de sa présence est continu au milieu du peuple des croyants. Il continue à guérir les malades et à libérer les personnes tourmentées par des esprits immondes : c’est sa simple présence, témoignée par l’ombre de Pierre, à tenir éveillée la foi en lui afin que son amour miséricordieux puisse se manifester encore à l’œuvre.

Le nombre des croyants augmentait dans la ville de Jérusalem, bien qu’ils fussent vus comme des étrangers. « Le peuple les exaltait », dit Saint Luc « mais personne n’osait s’associer à eux ». Quel étrange comportement. Mais cela se passe bien comme ça : nous réussissons à admirer ceux qui croient et qui prient mais nous nous maintenons loin d’eux. Il faut un pas décidé, muri par chacun dans le profond du cœur pour manifester concrètement la foi en Jésus ressuscité et en s’unissant à son Eglise.

Il reste toujours mystérieux, même si c’est un ami ou un frère : c’est ainsi que Jean raconte sa vision dans le livre de l’Apocalypse. Il le voit habillé comme un grand prêtre, entouré par les chandeliers du Temple. Jésus est l’homme devant qui on tombe par terre comme devant Dieu. C’est lui qui exerce le pouvoir divin de donner la vie en posant sa main droite sur le chef et prononçant des paroles d’éternité. Jésus est ressuscité, il est le Vivant. Tout ce qui pourrait faire peur à nous, les hommes, est dans ses mains ! Et les choses qui font peur sont nombreuses : les maladies, les faiblesses, les conséquences des péchés et des injustices, les ondes de violence et d’ignorance, les idéologies qui se diffusent, les habitudes de désordre dans les familles et autre chose encore. La main de Jésus reste posée sur nous et sa voix continue à dire avec force : « N’aie pas peur ! Je suis le Premier et le Dernier et le Vivant ! ».

Jean a vu et entendu le Seigneur dans sa puissance « dans le jour du Seigneur », le jour consacré par lui-même à la rencontre avec les siens : c’est en ce jour que résonne sa voix rassurante ! Il continue à se maintenir présent là où les disciples se réunissent comme dans le jour de sa résurrection.

La page de l’évangile nous raconte justement la présence de Jésus ressuscité parmi les siens « huit jours après » dans le premier jour « après le samedi ». Sa présence communique la vie ; c’est une présence de miséricorde pour tous, pas seulement pour les croyants, une présence qui, chaque semaine, veut répéter la même annonce joyeuse.

Ce deuxième dimanche de Pâques est appelé justement « de la Divine Miséricorde » : il nous est annoncé que la miséricorde de Dieu est la raison de la présence de Jésus parmi les Apôtres.  En soufflant sur eux l’Esprit, il transmet le don et la tache la plus belle et précieuse : « Les péchés que vous pardonnerez seront pardonnés ». Qu’y a-t-il de plus beau pour nous, qui sommes pécheurs, si non de pouvoir obtenir le pardon de Dieu ? Les Apôtres deviennent aujourd’hui l’instrument de la miséricorde du Père. Nous nous adresserons donc à eux ou à ceux qu’ils consacreront à cela, et nous obtiendrons la miséricorde.

Nous savons que, quelque fois, il y a des chrétiens qui ont difficultés à accepter la modalité proposée avec sagesse par l’Eglise pour obtenir le pardon. Ils voudraient maintenir tout caché en eux-mêmes, ne communiquer à personne leur propre péché, demander pardon au Père seulement dans le secret de leur propre conscience, sans suivre d’indications données par le Fils et par ceux que le Fils a envoyés. Ils ne veulent pas admettre que Dieu est plus sage et qu’il connait aussi les nécessités psychologiques, non seulement les spirituelles, de notre vie. C’est peut-être cette désaffection à la confession des péchés qui augmente aussi, parmi les chrétiens, le besoin de recourir aux psychologues et aux psychiatres.

Nous, aujourd’hui, nous remercions Jésus pour son don, pour sa miséricorde adressée aussi aux difficultés de croire, manifestée par Thomas et présente souvent en nous-mêmes.  En observant la main de ce disciple incrédule, une main tendue pour toucher la blessure de la lance sur le flanc de Jésus, nous nous mettons à genoux en disant avec lui avec humilité : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Et la droite de Jésus se posera sur notre chef : il nous tien sous sa protection afin que notre foi reste, grandisse, se manifeste avec courage. En croyant que Jésus est le Fils de Dieu, nous aurons une nouvelle vie intérieure, nous serons capables de résister aux tentations de l’égoïsme et de l’idolâtrie, nous aurons la force d’être, nous aussi, miséricordieux envers ceux qui ont besoin de savoir que Dieu est miséricordieux envers eux.