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OMELIE / Omelie FR

05 feb 2023
05/02/2022 - 5ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - Année A

05/02/2022 - 5ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE - Année A

1ère lecture Is 58,7-10 Psaume 111 2ème lecture 1 Cor 2,1-5 Évangile Mt 5,13-16

Dimanche dernier, nous avons entendu Jésus proclamer les béatitudes, c'est-à-dire la manière dont il voit ses disciples et, bien sûr, tous les hommes, afin que leur vie commune soit riche en consolation et en joie. En effet, là où les gens sont formés et éduqués selon cette sagesse, on expérimente la sérénité, la joie, la paix et le partage.

Pour que cette sagesse se répande, il faut que quelqu'un la vive avec détermination et la proclame sans la diminuer. Personne ne réussit à le faire, sauf ceux qui accueillent Jésus dans leur cœur. Celui qui l'accueille et vit avec lui est son disciple. Jésus devient son "maître" de vie et de consolation. Jésus en est conscient, et c'est pourquoi il dit aujourd'hui cette belle parole : "Vous êtes le sel de la terre", puis "Vous êtes la lumière du monde".

Celui qui vit avec lui et lui est obéissant devient précieux, indispensable au monde. Ce ne sont pas des paroles en l'air : nous en voyons la vérité en regardant autour de nous. Dans un environnement où il y a des disciples de Jésus, il y a la possibilité de répandre le pardon, l'amour et la compassion, et surtout, on peut faire confiance à quelqu'un. Dans ces environnements et ces peuples où Jésus est absent, il n'y a aucune possibilité de faire confiance à qui que ce soit, ni d'espérer trouver de la compassion pour soi-même ou pour les autres.

Jésus ne veut pas que les siens deviennent prétentieux, et c'est pourquoi il poursuit par une mise en garde : le sel doit être salé pour être utile. Le sel insipide n'est utile à personne et est jeté. De même, la lampe n'est utile à personne si elle est cachée. Par ces simples observations, Jésus veut dire aux disciples qu'ils doivent vraiment le porter en eux, sinon ils sont insipides, et qu'ils doivent le laisser transparaître sans se cacher ni se camoufler, sinon ils sont inutiles. La saveur, c'est lui, c'est la plénitude de l'amour dont lui seul est porteur. La source de la lumière, c'est lui, il faut le mettre en évidence, sinon personne n'est éclairé.

Nous sommes conscients que nous sommes des hommes pauvres, voire des pécheurs. Comment notre vie peut-elle être utile au monde pour qu'il acquière la paix et la sagesse de notre présence ? Bien sûr, nous savons que nous sommes faibles et fragiles : la richesse, ce n'est pas nous, mais Jésus en nous, comme un trésor placé dans un pot d'argile ; le pot reste fragile, mais précieux pour son contenu. C'est précisément ce que nous dit saint Paul dans la deuxième lecture. Il se présente à la communauté de Corinthe en sachant qu'il est un homme fragile, mais qui porte en lui la richesse de la présence de Jésus, de ce Jésus qui a été crucifié par amour. L'homme qui meurt sur la croix est faible, mais parce qu'il meurt en aimant, il nous montre et nous donne la grandeur et la force de l'amour au moment de sa plus grande faiblesse. C'est pourquoi nous n'avons même pas honte de notre pauvreté et de notre misère, mais nous nous glorifions toujours et uniquement de notre Seigneur, que nous portons dans nos cœurs et nos esprits et dans les œuvres qu'il a voulues et qui manifestent sa sagesse.

La première lecture nous suggère quelques-unes des œuvres qui manifestent l'être de Dieu, des œuvres sociales qui relèvent la souffrance et la pauvreté : à travers elles, nous manifestons le cœur aimant et miséricordieux de Dieu : "Si tu fais disparaître de ton milieu l'oppression, les accusations et les discours impies, si tu ouvres ton cœur à celui qui a faim, si tu rassasies celui qui a le cœur affligé, alors ta lumière brillera dans les ténèbres".

Et Jésus conclut ses petites paraboles en nous exhortant à faire briller devant tous cet amour que le Père a semé en nous, afin qu'il puisse se manifester à travers nous et qu'ainsi les autres puissent le connaître et le rencontrer. Celui qui rencontre le Père sait qu'il n'est pas seul au monde et commence à faire l'expérience du salut. Celui qui rencontre le Père goûte déjà aux joies du Paradis !