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OMELIE / Omelie FR

21 nov 2021
21/11/2021 - Solennité du Christ Roi de l’univers - B

21/11/2021 - Solennité du Christ Roi de l’univers - B

Première lecture Dn 7, 13-14 du Psaume 92 Deuxième lecture Ap 1, 5-8 Évangile Jean 18, 33-37

Jésus n’a pas refusé le titre de roi. Il connaissait le langage utilisé par les prophètes et les psaumes, les promesses faites par Dieu à David et à ses enfants. Il savait que tout le peuple attendait le Fils de David, le roi d’Israël. Il ne put ni ne voulut donc ignorer ce titre que Dieu lui adressa lui-même dans beaucoup d’Écritures. Mais quand il se trouva devant Pilate, pour qui les Écritures étaient taboues, Jésus se sentit obligé d’expliquer. Le roi dont parlent les Écritures n’est pas un despote, il n’est pas quelqu’un qui cherche ses propres intérêts, mais celui qui représente Dieu devant les hommes. C’est bien lui le roi qui "doit" venir, et qui vient "à cheval sur un âne" : il est doux et humble et n’a aucune intention de jeter à l’eau les royaumes du monde. Il ne fera pas usage de violence, il ne conduira pas d’armées, il ne sonnera pas de trompettes de guerre. Sa royauté n’est pas de nature à concurrencer celles qui maintenant effraient et terrorisent les hommes. Il est roi, car Dieu veut qu’il le soit : il sera un roi qui manifeste le vrai visage de Dieu.

La royauté qu’il vit est un "témoignage à la vérité". Nous lui demandons aussi ce qu’il entend par vérité, et nous le faisons de manière à lui permettre de répondre, non pas comme Pilate, qui avait honte de parler à un homme méprisé et accusé par les autres. Jésus venait de dire à ses disciples : "Je suis la vérité", et il avait expliqué cette affirmation en disant qu’il nous manifeste le Père, qu’il nous le révèle dans toute sa richesse d’amour et de miséricorde. "Celui qui m’a vu a vu le Père" (Jn 14, 9). Sa royauté est donc très différente de celle que les hommes craignent, car elle est faite de domination et de violence. Si quelqu’un veut plaire à Dieu, il le reconnaîtra et lui obéira, il écoutera sa voix et réalisera sa parole.

Pilate ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre pour ne pas avoir à changer. Nous cherchons à accueillir Jésus comme vrai roi. Je l’accueille comme mon roi, toi comme ton roi. Il n’est pas possible de faire autrement. Nous n’attendons pas qu’il nous force, car il ne veut pas avoir des esclaves comme sujets, mais seulement des fils et des frères. Il veut que nous aussi nous soyons comme lui, pleins d’amour, parce que tout son royaume doit manifester le vrai visage du Père, tout son royaume doit apporter dans le monde la nouveauté de l’amour.

La fête d’aujourd’hui nous rend conscients de l’identité de Jésus, mais elle veut aussi nous orienter dans l’exercice de quelque autorité que nous soyons porteurs ou appelés à exercer. Un disciple de Jésus auquel serait confié une charge d’autorité, dans n’importe quel domaine, ecclésial surtout, mais aussi civil et social, cherchera à le vivre dans l’esprit avec lequel Jésus vécut sa royauté. C’est pourquoi, dans le monde chrétien, l’autorité est vécue - ou devrait être vécue -, comme service, comme acte d’amour, comme lieu où se manifeste la paternité de Dieu.

Nous nous rendons compte que ce service ne peut pas être facile, parce que la tentation de la domination continue à se manifester partout, d’autant plus dans les situations où il est possible de commander. Mais chacun de nous peut s’engager sur son lieu de vie, en famille, sur son lieu de travail, au bureau, dans le groupe d’amis, au volant de l’automobile, dans des lieux où même pour quelques minutes ou quelques heures on se tient devant d’autres. Nous pouvons nous engager à nous considérer comme les serviteurs de la paternité de Dieu, afin que sa "vérité" resplendisse et porte le fruit de l’amour, de la concorde, de la paix.

La première et la deuxième lecture d’aujourd’hui, Daniel et Apocalypse, nous parlent de Jésus, notre roi, avec des termes particulièrement solennels. Ceux-ci ne doivent ni nous intimider ni nous intimider. En effet, il nous libère de toute crainte, car c’est lui qui a été transpercé, et celui par qui "toutes les nations battront la poitrine".

Le fait que Jésus soit pour nous le ROI DE L’UNIVERS nous donne également la sérénité face aux rois et aux dominateurs de ce monde. Il y a encore, et il y en aura toujours, des royaumes ou des gouvernements qui nous font souffrir, qui nous découragent, qui empêchent une vie sereine aux pauvres et aux croyants, qui semblent s’amuser à promouvoir et à tolérer des injustices oppressives. Des hommes comme Pilate continuent d’exister aux postes de commandement, des hommes qui visent à commander et non à servir. Nous ne nous laissons pas effrayer. Nous servirons notre vrai roi, nous continuerons à apprendre de lui, nous lui donnerons notre obéissance. Tout ce que nous faisons, nous le ferons pour lui, et nous aurons la paix et la sérénité dans le cœur, nous aurons la joie d’être au secours de beaucoup, et le Seigneur Jésus lui-même nous donnera la juste, et même abondante, récompense.

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