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OMELIE / Omelie FR

06 mar 2022
06/03/2022 - 1er dimanche du Temps de Carême - Année C

06/03/2022 - 1er dimanche du Temps de Carême - Année C

1ière lecture Dt 26, 4-10 Psaume 90 2ième lecture Rom 10, 8-13 Évangile Luc 4, 1-13

" Quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé ": ce sont les mots avec lesquels l'apôtre Paul maintient notre espérance et garde notre sérénité.

Que signifie "invoquer le nom du Seigneur" ? Cela signifie ne pas placer nos attentes dans les choses de ce monde, dans la compagnie de personnes renommées, dans notre propre capacité, ni même dans la compétence de nos conseillers. Invoquer le nom du Seigneur, c'est l'avoir comme seul garant de notre avenir et de nos attentes les plus profondes. Avant cela, saint Paul a écrit que "du cœur, on croit pour obtenir la justice, et de la bouche, on fait profession de foi pour obtenir le salut".

Le salut est un don et une grâce : qu'il soit un don ne signifie pas qu'il soit automatique. Le salut n'est pas "pour tous", mais pour tous ceux qui croient et manifestent leur foi. Croire se fait dans le cœur, où la confiance est placée dans le Père, que nous connaissons grâce à Jésus. Celui qui croit, celui qui donne toute sa confiance à Jésus pour confier sa vie au Père, obtient la "justice", c'est-à-dire qu'il se trouve à la bonne place, à la place d'un fils pour Dieu le Père.

Celui qui garde la foi cachée dans son cœur est certes juste, mais il n'est pas à l'abri des tentations du monde, des faiblesses de son humanité, des séductions de l'ennemi. L'Apôtre propose donc une étape supplémentaire. Pour jouir du salut, il est nécessaire de faire connaître notre position, sans avoir honte de notre Sauveur : "de la bouche nous faisons profession de foi pour avoir le salut". Lorsque nous faisons connaître notre foi en public, nous sommes plus forts, plus défendus contre les tentations, et de plus nous mettons Jésus en position de ne pas avoir honte de nous, mais de témoigner pour nous devant le Père, comme il l'a dit lui-même : "Je le reconnaîtrai devant mon Père qui est aux cieux". Le salut a en effet un double développement : au ciel et sur la terre.

Jésus se réfère volontiers et clairement à la parole de Dieu, et ainsi le tentateur se détourne de lui. Le tentateur utilise la parole de Dieu pour provoquer en Jésus l'orgueil et la rébellion, la supériorité par rapport à Dieu, mais il trouve Jésus simple et décidé. Le tentateur use de ruse, mais il ne résiste pas à l'humilité de Jésus, humilité manifestée par l'obéissance au Père à travers l'adhésion résolue à sa Parole. Cette Parole avait été écrite par des hommes qui étaient certainement moins importants que lui, le Fils de Dieu, mais il y adhérait sans jalousie ni supériorité. C'est ce qui nous frappe dans le récit de la tentation : Jésus est humble. Les paroles du tentateur, par contre, révèlent l'orgueil typique de tout ce qui vient de Satan, orgueil qui conduit à la rébellion, déguisé en "bricolage". "Si tu es enfant de Dieu", c'est toi qui décides... Jésus semble plutôt répondre : puisque je suis enfant, je laisse le Père décider, je lui fais confiance, je l'écoute. Il parle et je vis de sa Parole, qui est pour moi un pain, une nourriture sûre et abondante, toujours disponible comme la manne dans le désert.

Il poursuit et perfectionne le chemin parcouru par Abraham, le chemin d'un pèlerin dans ce monde, d'un étranger qui se confie à la protection sûre de Dieu, de ce Dieu qui tient ses promesses au-delà de toutes les déceptions et difficultés possibles.

Nous invoquerons le nom du Seigneur Jésus, et le tentateur se détournera de nous. Nous manifesterons notre foi en lui, et nous commencerons à goûter le salut dans toutes ses dimensions.