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OMELIE / Omelie FR

13 nov 2022
13/11/2022 - 33ème dimanche T. O. - Année C

13/11/2022 - 33ème dimanche T. O. - Année C

1ère lecture Ml 3,19-20 Psaume 97 2ème lecture 2 Th 3,7-12 Évangile Lc 21,5-19

Ce dimanche est l'avant-dernier dimanche de l'année liturgique, c'est pourquoi il nous est proposé des lectures qui parlent de la fin, de la fin des temps, de la fin des choses et de la fin de notre vie terrestre. En effet, nous nous rendons compte de la précarité de toute chose et du danger dans lequel nous nous trouvons continuellement à cause de maladies ou d'accidents et d'événements imprévus. Jésus parle de cette réalité, ne nous la cache pas et ne la rend pas taboue. Ses paroles sont une aide pour ne pas vivre de manière superficielle, une incitation à la vigilance, un avertissement pour ne pas se faire des idoles avec les belles choses de ce monde. Nous voyons combien il est facile pour les hommes de faire des idoles à partir de ce qu'ils produisent eux-mêmes. Lorsque ces choses réussissent à être belles, attrayantes, utiles, nous admirons ceux qui les fabriquent, nous leur rendons gloire, nous leur faisons des monuments, nous leur dédions des places, nous écrivons leurs noms dans les rues. Et nous oublions Celui qui a donné l'intelligence et la santé à l'homme, qui s'en est servi pour tout accomplissement.

Aujourd'hui, Jésus parle à ses disciples de la beauté artistique du temple de Jérusalem. Ils sont restés bouche bée en observant l'architecture du bâtiment et les bijoux qui le font briller. Jésus, en revanche, n'a pas perdu de vue l'homme, et encore moins Dieu. Si l'homme n'obéit pas à Dieu, ses belles œuvres deviennent des pièges. La richesse du temple attirera l'attention des maraudeurs, qui le pilleront. Ils ne se soucient pas de l'architecture artistique et, pour s'emparer de l'or, ils détruisent tout !

"Il n'y aura plus de pierre sur pierre" ! Ces paroles étaient prophétiques pour ce même temple de Jérusalem qui, quarante ans plus tard, a été littéralement rasé. Mais ces paroles étaient prophétiques pour des milliers d'autres bâtiments érigés par des hommes, même par des chrétiens. Et nous ne devons pas oublier qu'il s'agit de "paroles qui ne passent pas", alors que nos beaux monuments, nos cathédrales, nos splendides bâtiments et même toutes nos réalisations sociales et caritatives auront une fin. Nous ne pouvons pas oublier de porter notre attention sur la vie intérieure, sur notre unité avec le Seigneur, sur la construction de l'édifice spirituel agréable à Dieu.

Dans le monde, rien n'est stable, rien n'est éternel. Les gens se déplacent, ils traînent leur égoïsme et leur arrogance avec eux, ils imposent leurs péchés avec la force destructrice qu'ils possèdent. Ceux qui écoutent Jésus doivent être prêts pour ces événements, prêts à se défendre contre l'attrait de l'apparence des biens que peuvent offrir l'idolâtrie et l'athéisme, prêts à témoigner de l'unique Sauveur de l'humanité. Celui qui aime Jésus n'a pas de sécurités humaines : celles qui le semblent sont les plus dangereuses. Même de la part de ses proches, il sera trahi, et même de la part de ceux qui lui déclarent leur amour, il recevra haine et tromperie. Ce ne sont pas les tremblements de terre et les fléaux qu'il faut craindre, mais sa propre faiblesse dans la foi, sa propre incapacité à témoigner.

L'avenir nous réserve de nombreuses occasions où nous pourrons manifester qui nous sommes, ou plutôt qui est celui qui nous fait vivre et nous donne de la joie, qui nous donne la force d'aimer, qui est celui qui donne un sens et une direction sûre à notre vie. Nous aurons la joie d'offrir à beaucoup la possibilité d'approcher le salut de Jésus, mais nous devons être vigilants, éveillés, capables de discerner ce qui est de Dieu de ce qui apparaît simplement comme bon. Nous ne pouvons jamais oublier que tout a une fin, si nous voulons nous accrocher fermement à ce qui reste, voire à celui qui reste, et qui nous aime vraiment et est béni pour toujours !