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OMELIE / Omelie FR

07 lug 2019
07/07/2019 - 14ª Dimanche du T.O. - C 

07/07/2019 - 14ª Dimanche du T.O. - C 

1ª lecture Is 66,10-14 * Psaume 66 * 2ª lecture Gal 6,14-18 * Evangile Lc 10,1-12.17-20

 

La première lecture prépare notre cœur à l’annonce donnée par l’évangile. Réjouissez-vous… exultez, embrasez-vous de joie ! Quelle nouvelle va bientôt nous rejoindre ? Le prophète Isaïe annonce la plénitude d’amour et de vie. Le grand amour comme celui d’une mère ne nous manquera plus, un amour qui remplit la vie par un sens de satiété et de pleine réalisation ! Dieu vient pour nous soigner, lui-même veut nous rencontrer : « Vous le verrez et votre cœur se réjouira ! ». La même joie est exprimée aussi dans le psaume. Les œuvres de Dieu nous font exulter de joie « parce qu’il n’a pas repoussé ma prière, il ne m’a pas nié sa miséricorde ».

La joyeuse nouvelle est l’évangile ! Enfin, les disciples partent deux par deux pour annoncer Jésus au monde : ils doivent aller devant lui. Il suivra, il se rendra présent partout où les siens se déplaceront avec sa Parole. La première parole qu’ils sont chargés de porter est « la paix en cette maison ! ». Cette Parole résume toute leur annonciation, tout leur prédication. Et ce n’est pas seulement une parole, mais une présence, une invitation, un don. C’est une présence : la présence même de Jésus, aimé des siens, écouté par eux, vivant dans leur cœur. C’est une invitation : invitation à l’attendre, à le reconnaitre, à l’accueillir, à l’écouter, à s’arrêter avec lui, à jouir de lui, car il nous fait connaitre le Père. C’est un don : un don de lumière, d’une nouvelle raison pour vivre et pour travailler, une nouvelle raison pour souffrir et pour comprendre la souffrance, un don d’un ami et d’un frère qui arrive sans l’avoir cherché.

Pour cette annonce, non seulement les Douze sont envoyés, mais les soixante-douze disciples, c’est-à-dire tous les chrétiens. Ce nombre rappelle les aides de Moise pendant la pérégrination du peuple dans le désert ; c’est le nombre qui veut nous dire la totalité de ceux qui suivent Jésus. Il veut nous faire comprendre que nous sommes tous appelés en cause, ou mieux, tous nous devons collaborer afin que son désire de salut pour tous devienne notre désir. Il « les envoya deux par deux devant soi dans toute les villes et les lieux où il allait se porter ». Jésus se fait précéder par les siens. Ils préparent le terrain. Leur prédication ne sera pas suffisante : il devra arriver, lui-même, pour donner la vie et la joie, l’amour et la paix. Mais il arrivera là où les cœurs sont préparés. Comme l’avait déjà fait Jean Baptiste, qui avait appelé le peuple à l’attente, une attente œuvrante, désireuse de faire du nettoyage, non pas à l’extérieur mais à l’intérieur du cœur. Ainsi les disciples du Seigneur préparent son arrivée en annonçant sa venue, en aidant les cœurs des hommes à l’attendre et se préparer repentis, disposés à en suivre les enseignements qui sont plus sages de nos habitudes et de nos raisonnements.

Pour que l’annonce des disciples puisse être accueillie comme vraie, eux-mêmes doivent se présenter libres de tout, des attachements aux choses matérielles et aux désirs. Ils ne devront chercher rien pour eux-mêmes, ni être préoccupés pour leur propre vie. Ils feront ainsi une expérience de la présence d’un Père amoureux qui les assiste. Ils vivront avec le cœur orienté seulement vers Jésus et, en telle manière, ils offriront une annonce désintéressée qui peut être crue. Leur cœur et leur regard seront adressés vers le haut parce que leur confiance sera adressée seulement en Dieu : en effet, des hommes l’on ne peut s’attendre que des tribulations. Jésus le dit avec une image explicite : je vous envoie comme des agneaux parmi les loups. Que pourra donc se passer aux agneaux qui se trouvent au milieu des loups ?

Saint Paul en a fait l’expérience : il sait que les disciples de Jésus sont comme des agneaux au milieu des loups : il ne se lamente pas de cela, au contraire, il en est glorieux, il est glorieux de ce que lui-même a dû souffrir pour le Seigneur. Ses souffrances, occasionnés par la foi en Jésus, sont une raison de fierté pour lui : elles le rendent participe à la croix glorieuse du Christ.

Les disciples de Jésus ne prétendront pas d’être accueillis tout de suite par tout le monde, ils ne seront pas tristes si quelqu’un les méprisera ou, pire, les trompera. S’ils ne seront pas accueillis, ils ne maudiront pas celui qui ne les accueille pas : ils lui donneront une parole d’avertissement et ils le laisseront avec une dernière annonce de joie : « Le règne de Dieu est proche ! ». Qui sait que quelqu’un ne change ainsi d’attitude !

Mais Jésus, avant tout, donne à ses disciples une dernière tache fondamentale : ils doivent prier, ils doivent être conscients que le fruit de leur fatigue et de leur obéissance est dans les mains de Dieu. Ils doivent prier pour d’autres ouvriers dans la moisson et ne pas se fier pleinement d’eux-mêmes, de leurs propres belles paroles ou de leur propre présence attrayante. La prière est leur premier travail, la première collaboration au règne de Dieu ! Les hommes viendront à Jésus pour jouir de sa vie et de la paix si les routes seront préparées tapissées de prières !