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OMELIE / Omelie FR

13 gen 2019
13/01/2019 - Baptême du Seigneur - Année C 

13/01/2019 - Baptême du Seigneur - Année C 

1ª lecture Isaïe 40,1-5.9-11 Psaume 103 2ª lecture Titus 2,11-14 ; 3,4-7 Évangile  Luc 3,15-16.21-22 

 

"Consolez, consolez mon peuple !" Ce sont les premières paroles que Dieu nous adresse en ce jour.  Au temps du prophète Isaïe, le peuple de Dieu se trouvait dans une grande angoisse : les personnalités plus en vue et les meilleurs artisans avaient été déportés à Babylone et, là, ils vivaient en condition de presque esclavage. Au temps de Jésus aussi le peuple était en grave souffrance sous le domaine des romains, de Hérode et des grands prêtres, tous sans aucune miséricorde pour les pauvres.  Et aujourd'hui, le peuple chrétien continue à vivre entre pauvreté et difficultés, tentations et persécutions, à cause non seulement de l'égoïsme des grands, mais aussi à cause de leur propre péché. La parole de Dieu donc porte un souffle d'espoir, de lumière, de joie ! Il nous invite à préparer la route parce qu'il veut venir, il veut nous rencontrer, il veut nous manifester son amour de berger bon et attentionné.

La parole d'espoir du prophète est complétée par l'annonce de Jean Baptiste dans la page de l'Évangile : Dieu n'attend plus, celui qu'il envoie pour agir avec son autorité est déjà présent et il commence à agir par l'intérieur des personnes ! En effet, il baptise, c'est-à-dire il immerge dans l'Esprit Saint, en donnant une nouvelle vie, celle de Dieu même.

Les paroles de Jean ne suffisent pas à nous présenter celui qui vient : le Père intervient en l'indiquant avec l'image de la colombe et avec sa voix. Jésus prie, immergé dans l'amour de Dieu, recueilli en un colloque qui nous reste secret mais que nous pouvons imaginer semblable à celui qu'il a vécu dans le jardin des oliviers : c'est certainement un colloque dans lequel il s'offre pour réaliser la volonté divine, la volonté de sauver les hommes pécheurs qui l'entourent. Ainsi, il réalise ce qui a été écrit sur lui et le Père peut donc se complaire de lui. Pendant que la colombe attire notre regard sur lui, la voix nouvelle et pénétrante répète des prophéties solennelles et mystérieuses. Celles-ci nous indiquent qui est le fils dont parle le psaume second, un Fils destiné à régner pour toujours avec l'autorité de Dieu, c'est-à-dire avec un amour fidèle et de compassion et aussi qui est celui que le prophète Isaïe dit être la joie de Dieu. Celui-ci est l'homme que Jean a baptisé, l'homme qui s'est baissé avec tous les autres qui avaient décidé de commencer leur propre conversion. Il guidera tout le monde à la vraie conversion, il se mettra en tête à un nouveau peuple qui marche avec décision vers Jérusalem, vers l'offre de sa propre vie pour accomplir la volonté du Père !

Saint Paul parle de ce peuple quand il écrit à son cher disciple Titus. Jésus veut "former un peuple pur qui lui appartienne" et pour cela "il s'est donné lui-même pour nous". Il s'est offert pour "nous racheter de toute iniquité", il s'est offert pour donner à Dieu le prix avec lequel obtenir notre salut. Nous ne réussirons jamais à racheter avec nos bonnes œuvres la miséricorde du Père ! Le Père est déjà miséricordieux et Jésus a déjà obtenu pour nous son amour. Nous nous unissons à lui, nous nous laissons laver par le Saint Baptême et par le Saint Esprit que Jésus a soufflé sur les siens. De Jésus, nous apprenons à vivre d'une façon nouvelle, parce qu'il nous "apprend à renier l'impiété et les désirs mondains et à vivre avec sobriété, justice et pitié en ce monde", comme déjà dit à la Messe de Noel.

La vie chrétienne est toute nouvelle. Ne vivons pas dans l'égoïsme, pour gagner quelque chose pour nous ou pour obtenir le paradis, ni pour mériter les louanges du Père. En sachant d'être déjà parfaitement et pleinement aimés, nous vivons en remerciant. Faisons de notre vie un rendement de grâces. Nous sommes tellement contents des promesses de Dieu et d'en voir déjà la réalisation que nous continuons à dire un merci perpétuel. L'Eucharistie est justement un rendement de grâces, ou plutôt "le" rendement de grâces pour les grands mystères avec lesquels Dieu réalise et nous rend participes de son amour. Ainsi reconnaissants à Dieu, nous essaierons de vivre de façon à manifester notre gratitude et, pour cela, nous nous maintiendrons loin des distractions que le monde nous met sous le nez tous les jours et nous ferons attention à ne pas nous laisser tromper par les flatteries par lesquelles il veut nous faire tomber dans la superficialité et dans le matérialisme.

Obéissants, donc, aux désirs du Seigneur nous serons une consolation pour les souffrants que nous rencontrant et qui frappent à notre cœur désireux d'un petit mot, d'un sourire, d'une indication pour sortir de ce qui les déprime. Reconnaissants, nous deviendront une consolation, un instrument avec lequel Dieu répand sa tendresse dans le monde qui continue à souffrir pour le péché diffusé partout. "Consolez mon peuple" : ensemble, avec Jésus moi aussi je répandrai la consolation de Dieu !